vendredi 29 janvier 2016

L'année du Singe pointe le bout de son nez

Le fait d'habiter en Chine et en France nous permet de fêter deux fois la nouvelle année .
Nous avons surtout pris conscience qu'environ un tiers de la population de la planète se cale sur des dates et sur un type de célébration totalement étrangers à la culture occidentale . Ce qui nous paraissait de loin quelque chose d'exotique devient tout autre : une réalité culturelle, sociale et économique.
Cette année , nous venons donc de fêter le nouvel an en France, et nous le fêterons bientôt en Chine le 8 février. Pour les Chinois , ce sont des vacances importantes , l'occasion de pouvoir retourner dans leur province d'origine et de voir toute la famille . D'après le calendrier lunaire , ce sera l'année du Singe, un animal que l'on dit malin et débrouillard .
Alors comme en France , nous décorons nos maisons et nous offrons des étrennes .
J ai donc préparé avec mon ami peintre  les traditionnels vœux sur papier rouge  qui entoureront notre porte , et que j offrirai également aux gardiens de notre immeuble , ainsi que la fameuse enveloppe rouge qui contiendra les étrennes pour notre Ayi .

Nous avons choisi ces phrases à calligraphier pour fêter cette nouvelle année.

  
羊 随新风辞旧岁
"Yang sui xin feng cí jiu sui" qui veut dire 
L'agneau guidé par  le nouveau vent  dit au revoir à l'ancienne année 
猴节正气报新春
" hou jié zheng qi bao xin chun" qui veut dire 
Le souffle vital de l'ère du singe annonce le nouveau printemps .
Et au milieu , le caractère " fu" qui signifie bonheur, prospérité.

doublage des calligraphies sur papier de riz
calligraphies peintes pour l'année du singe

Excellente nouvelle année !
新年快乐!  
" xin nian kuai le "!

Un froid de canard !

Alors il faut bien le dire , il fait parfois très froid aussi à Shanghai!
Il paraît qu'il n'a pas fait froid comme cela depuis 35 ans ... C'est à dire que nous en étions à - 10°C , ressenti -15 °C , avec une forte humidité ambiante .

près de l'université de Fudan

Nous sommes pourtant privilégiés dans notre appartement chauffé, mais les 16°C ont été parfois difficiles à atteindre .
Un peu partout nous voyions des tuyaux d'eau gelée, aux soudures éclatées, avec des geysers d'eau envoyés vers les fenêtres des voisins ....

l'eau potable a gelé à certains endroits



A l'université de Fudan , dans le laboratoire de conservation du patrimoine , pas de chauffage non plus , et en pleine restauration d'une épingle à cheveux de l'époque  des Song (1100 après JC) et d'un bleu et blanc Ming ,  mon étudiante me chauffe gentiment les mains au sèche - cheveux ...


 Ce qui est extraordinaire , c'est que les Chinois ont toujours le sourire , attendent tout simplement le dégel pour de nouveau avoir de l'eau , s'équipent  encore mieux sur leur scooter ou leur vélo pour continuer à livrer les clients , tout en buvant encore plus de thé chaud - pas un seul sans sa thermo à la ceinture , et nous avons pris ce pli - .

Et nous ,nous  en avons profité pour inviter des amis , qui n'avaient plus d'eau - et préparer une bonne blanquette bien chaude  , un met très rare à déguster ici !
De bons moments  !

Escapade hivernale à Moganshan

Prendre un peu le large de cette ville bouillonnante qu'est Shanghai fait aussi du bien . L'espace d'un week-end nous sommes donc partis à Moganshan , un village situé dans les petites montagnes de la province du Zhejiang , à environ 2h30 de route . Un week-end à la campagne  somme toute , mais avec un paysage totalement différent de notre campagne tourangelle !
Moganshan accueillit à la fin 19ème siècle la fine fleur des étrangers de Shanghai , ainsi que l'élite chinoise , et l'on se retrouve aujourd'hui parfois nez à nez avec de très belles demeures cossues totalement occidentales ... L'été arrivant , les  riches Shanghaiens fuyaient en effet le temps chaud et humide pour trouver ici une relative fraîcheur beaucoup plus sèche .
Le village est entouré de petites montagnes où poussent des forêts de bambous dont la grandeur et la vitalité des troncs sont impressionnants. Ce sont des kilomètres carrés de bambous de plus de 8 m de haut que nous avons traversé , dans une quiétude que nous avions un peu oubliée à Shanghai ! Les chemins goudronnés du départ de la forêt laisse vite place à la nature elle- même , et les rares personnes que nous avons rencontrées étaient des ramasseurs de pousses de bambou équipés de leur petite serpe . Quelques mots de chinois n'étaient pas de trop à connaître lorsque nous avons dû demander notre chemin en haut de la montagne pour redescendre au village : il fallait en effet ouvrir une porte de jardin et passer à travers un poulailler pour retrouver le sentier de la descente !



ma vision de la foret de bambou







Le soir , autre surprise , nous sommes allés déguster  en haut du village de succulentes pizzas cuites au feu de bois pendant que nous réchauffions à l'ancienne autour d'un brasero ! Car ici comme à Shanghai , le chauffage est un terme utilisé avec parcimonie ....



C'est là-bas également  que nous avons vraiment pris conscience de la mine de matière première et d'idées que sont les bambous en Chine :
- le bambou se mange , et en effet les pousses de bambou, bien cuisinés  sont un met délicieux ;

pousses de bambou
- le bambou sert à construire les échafaudages dans toute la Chine : c'est solide et excellent pour l'environnement ;


- le bambou sert d'ustensiles de cuisine , de plats,
- il sert aussi à la création des meubles et d'objets d'Art,

Création Shang Xia

- et à la création du textile ....
Vive le bambou !

jeudi 14 janvier 2016

Peintures sur papier de riz

Je vous souhaite une belle année 2016, avec le souhait que  chacun  illumine son entourage par ses sourires, ses yeux remplis d'Amour , et aussi une dose d'humour !
 La Chine est pour moi propice à de belles retrouvailles : celles de la peinture  et des pinceaux sur un format que j'avais quelque peu délaissé depuis... 30 ans .
 La peinture sur papier de riz ne permet pas de retouches, et la couleur est immédiatement absorbée par le support , mais quelles possibilités de douceur et d'harmonie dans cette peinture ! et d'une mise en valeur des vides  et des blancs  du papier...